La métropole lilloise au tournant des années 1990

Conurbation franco-belge fragmentée par des frontières politiques, linguistique et socio-économiques, l'agglomération lilloise du début des années 1990 bénéficie d'instruments financiers et juridiques nouveaux. La coopération transfrontalière s'intensifie et traduit la volonté de décideurs locaux, Français et Belges, de rationaliser la gestion de ce territoire fragmenté. A l'échelle de l'Europe du Nord-Ouest toute entière, la Métropole lilloise semble petite, cernée par Londres, Bruxelles, la Randstad, la Ruhr et Paris, désormais rapprochées par les nouveaux liens TGV. Menacée de dévitalisation par l'ogre parisien, Lille cherche au travers de l'aménagement d'équipements stratégiques à devenir attractive. Trois opportunités se dessinent: accueillir des services européens en collaboration avec Bruxelles, devenir le gateway pour les investissements en provenance de Londres et être l'inlandport d'Anvers-Rotterdam pour l'Europe du Sud. Le pari des décideurs locaux est ambitieux: transformer leur cité en une ville transfrontalière dotée d'une masse critique suffisante pour entrer dans le concert des eurocités. L'avenir leur donnera raison.